GuyotaT , PierrE


"Guyotat. Sa voix grave, extrême, rauque, qui porte les stigmates de l’extrême, de l’outre – tombe, du spectre désirant. L’éraillement de la vie outrancière. Comme un souffle qui transgresse et qui s’insurge."

for sampleS of voice Guyotat  go to  Ubusound and you can hear him
reading a short excerpt from Eden, Eden Eden.




« J'ai seulement, peu à peu, refusé la littérature, c'est-à-dire l'ornementation par les mots de la réalité, qu'elle soit externe ou interne. J'ai souvent dit que je ne pouvais pas mettre en place ce monde qui est le mien, un tel monde, dans la langue de tous les jours comme dans la langue littéraire conventionnelle. De même que par ce monde qui est le mien (putain, charogne, misère, menace du massacre, etc.) je retourne à l'élémentaire, à la faim, au désir, à la défense du territoire, à l'animalité et à ce qui, dans l'homme, ne peut se résoudre à la seule animalité ou à la seule humanité, à la souffrance métaphysique en somme, de même s'est imposée à moi, musicalement, et logiquement, cette langue rapide (élision du e muet, disparition de prépositions de lieu, de temps inutiles, etc.), expressive (accentuation renforcée, désaccentuation, etc.), essentielle (contraction des mouvements, du temps, de l'espace, etc.). En quelque sorte, j'efface de la langue tout ce qui m'y paraît inutile, tout ce qui n'est pas expressif. Mais il s'agit d'une langue que je connais bien depuis l'enfance, que depuis l'enfance je pratique poétiquement; il ne s'agit donc pas d'une fantaisie sonore (pour le plaisir du son). Je connais cette langue et ses ruades internes, ces mouvements presque de fœtus dans le ventre de la mère patrie. Mais je connais aussi, du moins dans leurs sons ou dans leurs structures, les langues européennes et elles interviennent toutes dans cette transformation que je fais: rien de tel aussi que l'écoute de la musique vocale ou du cinéma parlant de tous les pays pour comprendre une langue et pour se transformer soi-même en langue, en instrument; drôle de vie, drôle d'avenir! »


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for Anyone who is  interested in more of Pierre Guyotat writing Eden, Eden, Eden, has been translated into English,  and there is also another that I know of. but, as you can see, the name,escapes moi.

In Another essay/view Guyotat states: I refuse the literature of neurois and choose
that what I name the literature psychosis_ psychoseature i.e. schizo
analysis.

His books were many times banned seriously in France in the 1970s.


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