Il y a des trous comme ça dans la vie d'un homme. Oui, pendant huit jours nous n'avons rien écrit et puis ceci. C'est peut-être ça une vie, des vides, des pleins, des accélérations suivie d'immobilismes intempestifs, à l'infini. A tous ceux qui croîtraient vers une surdétermination des accélérations nous ne pouvons qu'opposer 'un rire philosophique' proche du silencieux. Car se sont sans doute les vides qui sont pleins, intenses. C'est là, dans ces passages immobiles, que les choses se meuvent, se passent. Il suffirait simplement d'y faire attention et pourtant. Les intensités ne peuvent être qu'immobiles car elles sont les lenteurs d'une ligne, les accélérations sa pure étendue. Oui, ce serait ça _____________/\______________, vitesse continue et puis intensité, sorti du temps, de la ligne. On nous dit que l'intensité c'est la vitesse, mais si l'on dit ça, c'est qu'on est encore trop proche de l'homme et de toutes ses métaphores et surtout celle du coeur. On croit que l'intensité c'est quand le coeur bat plus vite; l'intensité c'est la mise en tension, c'est-à-dire une neutralization de forces opposées. Ce serait ça l'actuel, une neutralization des virtuels. Nous entendons déjà les protestations des bien pensants, 'mais pour qui se prend-il celui-là'. Mais nous n'avons jamais prétendu être philosophe, plutôt un non-philosophe s'aventurant sur une terre philosophique.
Une lettre, ça devrait s'écrire avec du papier et un stylo et nous voilà qui la tapons. Ce doit être ça écrire à l'ordinateur, une machine d'écriture de papier brûlé. Ne rien garder en réserve, tout brûler pour se déterritorialiser. Et là, cri philosophique d'un ancien, 'mais il faut bien s'arrêter!' Le faut-il vraiment? Où écrirons-nous après ces weblogs devenus blogs? Une lettre c'est aussi le désordre d'une journée, de mille petites choses s'agençant sur un plan sans plan. Nous aurions pu suivre un plan, mettre de l'ordre dans tout ça, mais c'est à toi de le faire. La fin d'une lettre vient toujours du dehors, tu entends? on m'appelle. Ce ne n'est pas que nous n'ayons plus rien à dire, il y en aurait tant à rajouter, mais on m'appelle. Tu n'es pas obligé de répondre et puis il faudra bien que tu passes de commentaires, puisqu'ils ne marchent pas. Alors écris moi, tu as l'adresse, c'est dans le profil.
Bien à toi.